Deuxième guerre du Liban

Periode :1975-1990



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Histoire du Liban - Guerre civile - Histoire contemporaine du Moyen-Orient - Hezbollah - Organisation islamiste armée - Violence politique islamiste - Islamisme

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Periode :1975-1990

La «guerre des deux ans» (1975-1976)

La violence devenait déjà commune au Liban, mais on dit le plus souvent que la guerre civile commença le 13 avril 1975. Le matin, lors de l'inauguration d'une église dans la banlieue ouest de Beyrouth, des tirs provenant d'une voiture envoyée par le SSNP tuent le garde du corps de Pierre Gemayel pour venger la mort et la torture dans les prisons infligés par ce dernier aux prisonniers du SSNP. L'après-midi, les mitrailleurs phalangistes attaquent un bus passant dans la même rue, et tuent 27 travailleurs palestiniens. La spirale vers le chaos s'augmente vite. Le "samedi noir", lorsque quatre chrétiens sont trouvés tués à coups de hache en décembre 1975, des phalangistes enragés par la mort de leurs compagnons tuent près de 600 musulmans près du siège de leur parti.

Embuscades, guérilla urbaine entre kalachnikov et M-16, tirs de francs-tireurs non identifiés sont bientôt suivis par l'entrée en lice de canons et de lance-roquettes. Les camps de réfugiés qui encerclent la ville sont la cible privilégiée des Kataëbs ; les Palestiniens répliquent en attaquant la ville de Damour (janvier 1976), et massacrent la majorité de ses habitants chrétiens.

Toute cette époque est marquée par des pillages et des destructions qui touchent même les grandes banques de la capitale. Beyrouth est vite divisée le long de la fameuse «ligne verte». Cet état des choses se prolonge pendant les 17 années suivantes.

L'intervention syrienne

En 1976, la Syrie impose un cessez-le-feu car elle avait toujours cru et n'avait jamais accepté que le Liban soit un pays et propose un rééquilibrage du partage des pouvoirs entre communautés.

Le président Hafez el-Assad ordonne l'entrée de troupes et de blindés au Liban ordonné par les Américains en 1976, dans l'objectif de «préserver le statu quo et mettre en échec les ambitions des palestino-progressistes».

Grâce à l'intervention militaire et diplomatique des puissances régionales arabes, le président libanais et le chef de l'OLP sont convoqués à Riyad cette même année. Ils sont invités par l'Arabie saoudite et l'Égypte à reconnaître la légitimité de la présence des troupes syriennes au Liban, et l'officialisent par la mise en place de la Force arabe de dissuasion (FAD).

«Ni guerre ni paix» (1977-1981)

Beyrouth en 1978

Cette présence militaire souffle sur les braises et enferme les Libanais dans des luttes internes. La Syrie écarte Raymond Eddé de la présidence, car il avait fait du départ des troupes étrangères le premier point de son programme. Les efforts pour rétablir l'entente nationale ne progressent pas, et de violents affrontements opposent l'armée syrienne aux milices chrétiennes en 1978.

En 1978, dans le Sud, le gouvernement Israélien, suite aux nombreuses attaques sur les villes du nord d'Israël organisée par l'OLP depuis le Liban, décide d'une offensive dans le Sud du pays, c'est l'opération Litani. Elle vise à repousser les milices palestiniennes au nord du pays et s'emparer de la rivière Litani. Après plusieurs semaines en territoire libanais, les troupes israéliennes se retirent partiellement, laissant la région à l'Armée du Liban Sud.

Les intérêts stratégiques provoquent un triple affrontement au printemps de 1981 : en premier lieu entre la FAD et les Kataëb qui cherchent à occuper Zahlé ainsi qu'à inclure la ville dans leur zone de contrôle, puis entre la Force arabe de dissuasion (FAD) et Israël qui apporte un appui aérien aux Kataëb contre les hélicoptères de Damas. Israël et la Syrie semblent a la veille d'un affrontement direct total. Mais un cessez-le-feu américain a pris place.

«Paix en Galilée» (juin 1982)

Le 3 juin 1982, un commando de l'organisation activiste palestinienne Abou Nidal tente d'assassiner l'ambassadeur israélien à Londres, Shlomo Argov, le blessant grièvement. Le lendemain, l'armée israélienne bombarde au Liban des camps de l'OLP, en représailles contre l'attentat, dans lequel l'organisation de Yasser Arafat n'était pas impliquée (Abou Nidal et l'OLP étant en conflit depuis 1974). Particulièrement vite la situation se dégrade : l'OLP réplique par des tirs de roquettes sur le Nord d'Israël, entraînant de nouveaux bombardements de ses positions par Tsahal. Le 6 juin, l'armée israélienne déclenche l'opération Paix en Galilée pour faire cesser les tirs de l'OLP, et entre au Liban, avançant jusqu'à Beyrouth. En fait la droite israélienne était décidée à en finir radicalement avec l'OLP, car selon les généraux israéliens, sa seule existence ravivait le nationalisme palestinien dans les territoires occupés, rendant les Palestiniens fermés à toute négociation avec Israël et empêchant les israëliens de s'implanter sur ces territoires avec tout autant de facilité qu'ils le souhaitaient. De très nombreuses pertes civiles, un nouveau caos au Liban.

Les troupes de Tsahal traversent les lignes tenues par la FINUL, force d'interposition positionnée par l'ONU, franchissent la ligne des 40 km nord originellement annoncée comme objectif limite par le ministre de la Défense Ariel Sharon et atteignent la capitale, où ils font leur jonction avec les Forces libanaises de Béchir Gemayel. Les troupes syriennes s'effondrent avec des pertes énormes.

Environ une semaine après le début de leur invasion, les Israéliens débutent le siège de Beyrouth Ouest (où habitent 200 000 civils) où l'OLP trouvait refuge au milieu de la population civile. Le sud de la ville, ou les fedayins palestiniens avaient trouvé refuge fut exposé à des bombardements quasi-constants. Le 21 août, suivant un accord américain, l'OLP quitta Beyrouth sur des navires de la arine nationale française sous surveillance internationale. Énormément interprétèrent cette évacuation comme la victoire maronite de la guerre. Le leader des phalangistes Béchir Gemayel, reconnu comme l'homme fort du Liban, fut élu président.

Sabra et Chatila

Trois semaines plus tard une énorme bombe fut positionnée dans le quartier général phalangiste, tuant Béchir et 60 de ses partisans. Cet attentat ne fut jamais revendiqué, mais une personne, Habib Chartouni fut arrêtée. Malgré son appartenance au Parti social nationaliste syrien et quoique militant avec ferveur contre Israël et ses alliés au Liban, surtout Béchir Gemayel et les phalangistes, ledit parti n'a pas revendiqué l'attentat, ou tout du moins a nié l'avoir commandité. Les services secret syriens ont toujours été montrés du doigt. Mais la responsabilité indirecte isrælienne demeure la plus plausible du fait qu'Isræl avait perdu le contrôle de Béchir Gemayel : ce dernier s'était fait élire grâce à Isræl en échange d'un traité de paix, promesse qu'il n'a pas tenu du fait de son statut de "président de l'ensemble des libanais" et non plus des seuls chrétiens phalangistes.

Après l'évacuation de Beyrouth par l'OLP, plusieurs centaines de milliers de civils palestiniens restés sur place se trouvèrent brutalement privés de protection et d'encadrement. Les milices libanaises phalangistes entrent dans les camps pour les "nettoyer" des combattants palestiniens. Les israéliens devaient contrôler le périmètre des camps de réfugiés et apporter un soutien logistique tandis qu'une section des phalangistes dirigée par Elie Hobeika aurait pour mission d'entrer dans les camps, de trouver les combattants pour les livrer aux israéliens. Le 15 septembre, l'armée israélienne avait totalement encadré les camps et contrôlait tout accès, tout en mettant en place des postes d'observation sur les toits d'immeubles avoisinants.

Durant les deux nuits suivantes, les phalangistes chrétiens, entrent dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila localisés à la sortie de Beyrouth pour punir les «terroristes». Au cours de deux jours de massacres violents, ils tuèrent un nombre élevé de civils (entre 700 et 3500 personnes selon les sources), parmi eux des femmes et des enfants.

Quelques heures après l'entrée des phalangistes dans les camps, le chef des services de renseignements de Tsahal reçoit une information parlant de 300 morts à Sabra et Chatila. Aucune confirmation ne peut être obtenue. Des rumeurs analogues, d'un massacre en cours dans les camps, débutent néenmoins à circuler. Mais tout cela semble trop vague pour justifier une intervention.

Pendant ce temps, le commandant de la région nord de Tsahal rencontre le commandant en chef de l'armée régulière libanaise. Il tente de le persuader que l'armée libanaise doit entrer dans les camps palestiniens. Il l'adjure de parler en ce sens au premier ministre du Liban. " Vous savez ce que les Libanais sont capables de se faire les uns aux autres ", dit-il. " C'est important, vous devriez agir désormais. " La réponse sera négative.

La seule enquête israélienne officielle dont la conclusion a été rendue publique en février 1983 faite par une commission israélienne dirigée par Itzhak Kahane, le chef de la Cour suprême a conclue à la responsabilité des phalangistes ainsi qu'à la "responsabilité personnelle" de M. Sharon. On peut lire pour information, l'article de Pierre Pean "Sabra et Chatila, retour sur un massacre", Le Monde Diplomatique, septembre 2002.

Le mandat d'Amine Gemayel

Amine Gemayel succède à son frère à la tête de l'état et rappelle la force multinationale à Beyrouth. Son sexennat débute sous le signe de l'espoir. Plusieurs passages sont ouverts entre les deux parties de Beyrouth, et de nombreux émigrés reviennent et avec eux, de l'argent et des projets.

Les États-Unis offrent un soutien financier pour la reconstruction de l'administration, des infrastructures et de l'armée. Un accord est signé stipulant la fin de l'état de guerre et un retrait israélien conditionné par un retrait simultané des forces palestiniennes et syriennes. Amin Gemayel a d'ailleurs dissous le commandement de la FAD le 31 mars.

Le gouvernement du président Gemayel fait peu de cas de l'opposition de Damas à ses négociations avec Israël, et le général Assad choisit d'appuyer par l'ensemble des moyens les forces d'opposition qui se mobilisent. Le chef de l'OLP, Yasser Arafat, revient au Liban avec un petit groupe de combattants, et s'engage dans des affrontements contre des Libanais soutenus par la Syrie, mais il doit quitter le Liban en décembre 1983.

La «guerre de la montagne» (1982 - 1984)

Les affrontements eurent aussi lieu dans les montagnes du Chouf. Habitée par des druzes, des sunnites et des chrétiens, la région avait jusque là été épargnée par la guerre. Les miliciens phalangistes harcèlent les civils druzes. Bien vite, des représailles puis des violences religieuses éclatent. Le gouvernement menace d'envoyer l'armée, mais les druzes refusent, craignant que les troupes ne s'allient avec les phalangistes.

Le leader druze Walid Joumblatt bombarde alors l'aéroport de Beyrouth et attaque les positions de l'armée libanaise dans la ville. Lorsque les Israéliens se retirent de la montagne, l'armée rejoint les phalangistes contre les druzes et la milice chiite, Amal. Les druzes gagnent la partie avec le soutien de l'URSS. Des milliers de civils maronites sont contraints à partir en exil, sous crainte d'être massacrés, jusqu'à ce que les Américains, dans leur élan anti-soviétique, bombardent les positions druzes et négocient un nouveau cessez-le-feu.

La renaissance chiite

Les forces internationales arrivèrent à Beyrouth en 1982. Cependant, les américains étaient reconnus comme des alliés d'Israël, et l'opposition se renforça. En avril 1983, un attentat contre l'ambassade américaine tua 63 personnes et laissa 100 blessés. Des attentats suicides causèrent la mort de 256 marines et 58 militaires français (attaque du poste Drakkar). La force multinationale battit en retraite, sans gloire, en février 1984.

Une petite organisation chiite connue sous le nom de Hezbollah ou «parti de Dieu» pouvait être responsable des attaques. Pourtant, les chefs du Hezbollah rejettent toute responsabilité. Il est plus probable qu'un groupe plus petit et plus radical soit responsable des attentats.

Les chiites, beaucoup évincés de la lutte sunnito-maronite pour le pouvoir et ignorés par le gouvernement avaient toujours été les pauvres du Liban. Concentrés au sud et dans la Bekaa, ils avaient subi les attaques dans les raids israéliens contre les Palestiniens, et transformés en réfugiés, concentrés dans la banlieue de Beyrouth.

Les gardes de la révolution iranienne commencèrent à prêcher ainsi qu'à entraîner les plus démunis. Le terrain était fertile pour un message rejetant l'impérialisme occidental, et sa volonté de lutter pour sa cause transforma le Hezbollah en une véritable force de résistance libanaise qui, gagnant en popularité dans la totalité des communautés du Liban, commença à utiliser une des tactiques les plus redoutables des milices libanaises, l'enlèvement, et provoqua la fin de l'occupation au Liban.

les discussions libanaises sont de mieux en mieux d'accord avec le traiter de paix 1988-1989

L'ébauche d'une solution mettant fin à la guerre est longtemps bloquée par le désaccord de fond sur les priorités à observer. La gauche et les chiites réclament l'abandon du communautarisme politique et revendiquent un pays uni, tandis que les chrétiens refusent d'envisager l'avenir à l'ombre des troupes étrangères.

Cependant, le vrai pouvoir est toujours entre les mains des milices. Vers septembre 1988, le mandat d'Amine Gemayel est sur sa fin, et le vote des députés pour un nouveau président est empêché par les milices. Gemayel demande alors à son chef d'état major, Michel Aoun de tenir un gouvernement militaire d'intérim. La position anti-syrienne d'Aoun était mal vue à Damas, et les Syriens se sont opposés à sa nomination, tout comme les Américains. Gemayel appela aussi trois officiers chrétiens et trois autres musulmans pour servir sous les ordres de Aoun, mais les musulmans ont refusé de rejoindre leurs postes, formant leur propre gouvernement dans Beyrouth-ouest .

Aoun, décidé à chasser les Syriens du Liban, lance une "guerre d'indépendance nationale" contre la Syrie, dont les affrontements s'étendent en 1989. La France débute, à ce moment, à apporter de l'aide humanitaire aux deux partis ; mais étant donnée son amitié respectant les traditions avec les maronites, ce geste parait suspect aux yeux des musulmans.

L'accord Taïf (1989)

Une tentative de restaurer la paix eut finalement lieu a l'automne 1989. Les efforts politiques d'un comité composé du roi Hussein de Jordanie, du roi Fahd d'Arabie saoudite, et du président Chadli Ben Jedid d'Algérie ont abouti à un cessez-le-feu exhaustif ainsi qu'à une rencontre parlementaire pour discuter d'une «réconciliation nationale».

L'assemblée nationale se rencontra à Taïf en Arabie saoudite. Quelques amendements pour rétablir l'équilibre du partage du pouvoir furent ratifiés le 5 novembre 1989. René Moawad fut élu président, mais fut assassiné uniquement 17 jours plus tard. Pour éviter de nouveaux affrontements, le parlement élit immédiatement Elias Hraoui à sa place.

Devant l'opposition d'Aoun les affrontements éclatèrent toujours, cette fois entre Aoun et les milices chrétiennes qui désapprouvaient sa position -- une véritable lutte fratricide. En reconnaissance de son soutien durant la guerre du Golfe, l'Amérique autorisa la Syrie à intervenir auprès de l'armée libanaise pour se débarrasser du général Aoun. Après le succès de ces opérations, à l'exception du sud toujours occupé, s'ouvrit la première période de paix durable au Liban depuis 15 ans.

Le Liban sous la surveillance de la Syrie Période : 1990 à 2005

La scène politique

En 1992 eurent lieu les premières élections législatives depuis 1972, dans une atmosphère de manipulation, de frustration et d'abstention. Rafiq Hariri fut élu premier ministre et commença à étudier la reconstruction du pays. Il tenta aussi de restaurer l'équilibre rompu par le boycott des élections par les chrétiens en amenant plus de chrétiens dans le gouvernement. Il fut arrêté à la fois par les Syriens et par le président Hraoui.

Démarrage de la reconstruction

De 1975 à 1990, le Liban a connu de profonds bouleversements. une détérioration énorme du tissu industriel et des infrastructures. La vague d'optimisme créée autour de la reconstruction dénote une volonté politique de rebâtir le Liban sur de nouvelles bases. L'État libanais se trouve confronté à une tâche extrêmement ardue. Face à ce défi, il confie le dossier au Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR). Cet organisme créé en 1977 a établi, en mai 1991, une étude exhaustive de planification pour la reconstruction.

Parallèlement, le gouvernement de Rafik Hariri a établi un plan de redressement économique à court terme et un autre à moyen terme. Le projet, sur 25 ans, prévoit tout d'abord de restaurer l'infrastructure sociale et économique, puis d'effacer définitivement les séquelles de la guerre. Enfin, le développement à long terme de l'économie libanaise, sert de cadre à une croissance équilibrée et déboucher sur un aménagement optimal du territoire.

La pièce maîtresse de cette vaste opération, dont les besoins sont évalués à 10 milliards de dollars, est la reconstruction du centre-ville de Beyrouth. La capitale est en effet un symbole spécifiquement mobilisateur de la restauration de l'État et de sa souveraineté.

Le plan actuel de reconstruction de 160 hectares dans le centre-ville séduit par son souci d'efficacité et de rapidité, puisque l'ensemble des biens-fonds sont rassemblés et gérés par un opérateur unique, dégagé de toute contrainte de type administratif. Il séduit aussi par la perspective de voir affluer des capitaux arabes pour participer aux opérations de promotion immobilière.

Le projet souleva des problèmes axés sur deux questions principales : la confusion de l'intérêt privé et de l'intérêt public, et le respect de la propriété privée. Qui plus est , ce plan de reconstruction, infesté par l'affairisme attenant au gouvernement libanais en place (M. Hariri, Premier ministre, a possédé en propre jusqu'à 11 % de cette société... ), fut un echec social. La couche la moins favorisée de la société libanaise (une majorité au sortir de la guerre civile) a mal vécu cette reconstruction, non pas sur le fond, mais la forme. En effet, de nombreux cas de familles expulsées d'immeubles à demolir par Solidère n'ont pas été relogées, ou particulièrement mal. L'ampleur de la polémique s'est atténuée progressivement à partir du 10 janvier 1994, lors de la clôture de l'opération de souscription aux actions de la Société libanaise pour le développement et la construction du centre-ville de Beyrouth, Solidère.

Le montant global des vingt mille souscripteurs a atteint 926 millions de dollars, dépassant la demande de 650 millions définie par la société foncière. La part des Libanais est de 600 millions, le reste forme celle des souscripteurs arabes, saoudiens en majorité.

Le retour au calme dans l'essentiel du pays n'est pas l'unique condition pour un redémarrage économique, ce dernier reste beaucoup tributaire de la situation politique. En outre, il ne faut pas oublier que le Liban a perdu une grande partie de ses atouts économiques intérieurs et extérieurs, la conjoncture régionale est particulièrement délicate avec une évolution vers l'instauration d'une paix au Moyen-Orient, de plus que d'autres acteurs, dont Israël avec ses compétences et son industrie, sont présents dans la lutte pour la survie économique ; d'autre part, la conjoncture régionale paraît défavorable à cause de la baisse des revenus pétroliers.

Le redémarrage économique n'est pas immédiat comme ce fut le cas à la fin des années 1970.

Des indicateurs favorables

À la suite de la réconciliation politique. Pour la première fois depuis des années, le PIB augmente de 12 à 15 % du début à la fin du premier semestre de 1991. La récupération des droits fiscaux, surtout des taxes douanières, permettent de réaliser des recettes énormes.

Cependant, le retard des aides et les difficultés du recours au financement externe de la reconstruction limitent l'investissement public. Dans ce contexte, la dette publique s'accroît énormément.

De son côté, le cours de la monnaie libanaise connaît une nette stabilisation après des années de chutes brutales. Les réserves en devises ont plus que triplé entre le début et la fin de l'année 1991 grâce aux rapatriements de la moitié des capitaux libanais positionnés à l'étranger, ainsi qu'aux placements des investisseurs arabes, surtout dans le secteur de l'immobilier.

Les retombées sociales de la guerre

Les pouvoirs publics multiplient leurs interventions et leurs dépenses au moyen d'une série de mesures improvisées. Ce gaspillage des ressources et des capacités, aboutit à une aggravation des difficultés sociales qu'on était supposé combattre. En 1994 les problèmes sociaux sont extrêmement graves. Les prix des services ne subissent aucune baisse significative, bien au contraire, ils enregistrent une relative hausse.

Le revenu moyen est faible, et les distorsions sont particulièrement profondes puisque l'inflation touche bien plus les salaires et les rentes fixes que les revenus mobiles ou provenant des ventes. Cette situation est à l'origine de tensions qui se manifestent à propos de l'emploi des jeunes. De même, on assiste à la naissance d'un important chômage déguisé.

Le déplacement de neuf cent mille personnes depuis le début de la guerre a causé de graves déséquilibres dans les régions d'accueil, aboutissant à la squattérisation d'espaces non destinés au logement : bureaux, écoles, hôtels, hôpitaux. Les efforts déployés durant l'année 1993 ont abouti au retour dans la Montagne, le Nord et la Bekaa d'environ 80 000 personnes déplacées à Beyrouth. Cependant, le problème n'est toujours pas résolu.

Le domaine de la santé et le secteur hospitalier surtout ont pu maintenir et même développer de très bonnes structures malgré la crise ; le nombre de médecins s'accroît.

Cependant les faiblesses du pays d'avant guerre se sont aggravées, surtout en ce qui concerne les secteurs de l'éducation et de l'administration.

L'éducation a connu une nette dégradation suite à la baisse des revenus des enseignants. Le secteur privé a mieux résisté aux difficultés que le public, mais l'enseignement au Liban n'est conçu que sur une base académique, en rupture totale avec les besoins économiques, et les enseignements universitaires et techniques sont toujours dispensés sans aucun contact avec les secteurs de production.

La productivité du secteur public s'est affaiblie. L'administration publique souffre de handicaps dans le domaine du personnel. Le manque d'effectifs dans certains secteurs est énorme; par contre, on assiste à une pléthore de main d'œuvre dans d'autres secteurs.

Ce constat alarmant a incité le gouvernement Hariri à déclencher une «opération d'épuration». Néanmoins, la réussite n'a été que partielle, puisque chaque camp au pouvoir a tenu à protéger les siens, fonctionnaires corrompus ou incompétents. En outre, des compromis irrationnels ont fréquemment été imposés pour tenter de sortir de certaines impasses politiques.

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