Califat

Un califat est le territoire reconnaissant l'autorité d'un calife, successeur du prophète de l'islam Mahomet dans l'exercice politique du pouvoir.



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Définitions :

  • Dignité de calife; Période durant laquelle un calife exerce son autorité; Territoires sur lesquels s'exerce l'autorité d'un calife (source : fr.wiktionary)
  • calife - Titre des successeurs de Mahomet qui réunissaient les pouvoirs temporel et spirituel (source : fr.wiktionary)
  • calife - chef religieux et politique des musulmans. (source : g.mace.free)

Un califat (arabe : ??????) est le territoire reconnaissant l'autorité d'un calife (arabe : ?????), successeur du prophète de l'islam Mahomet dans l'exercice politique du pouvoir. Ce mot sert aussi à désigner le régime politique lui-même et la période durant laquelle il s'exerce (ex. «au cours du califat de Haroun Al Rachid»).

En français, le mot califat provient du mot calife par adjonction du suffixe -at.

Plusieurs califats ont existé depuis la fondation de l'islam, suite aux luttes que se livrèrent les différents prétendants au titre de successeur de Mahomet, après les quatre premiers califes.

Principaux sont :

Les premiers califes (632-661)

Article détaillé : Rashidun.

À la mort de Mahomet en 632, l'islam est désuni : tandis que Abou Bakr est désigné, une querelle naît entre les habitants de Médine et de La Mecque concernant la succession de Mahomet. Certains préfèrent une succession issue de la famille en proposant surtout Ali son gendre pour lui succéder. Les compagnons s'y opposent et nomment Abou Bakr : le premier calife sera par conséquent Abou Bakr (ou Aboubékeur) qui poursuit la conquête de la péninsule d'Arabie. À sa mort en 634, son Premier ministre Omar (ou Umar) lui succède. Ce dernier conquiert la Palestine, la Mésopotamie, l'Égypte et la Perse ; en 644, il est poignardé par un esclave persan non musulman auquel les Médinois avaient donné le nom d'abu lu'lu'a dans la mosquée tandis qu'il était en prière. Après sa mort, un troisième calife fut désigné par consultation des compagnons de Mahomet : Uthman (644-656). Le quatrième calife est Ali, cousin et gendre du prophète de l'islam (656-661). Les khoulafah Rashidun ou bien les quatre califes bien guidés est un terme employé dans l'islam sunnite et en règle général pour se rapporter aux quatre premiers califes.

Les Omeyyades (661-750)

Articles détaillés : Omeyyades et Omeyyades de Cordoue.

Les Omeyyades (ou Umayyades) sont une dynastie de califes qui gouvernèrent le monde musulman de 661 à 750, établissant leur capitale à Damas. Ils tiennent leur nom d'un de leurs ancêtres, Umayya. Ils appartenaient à la tribu des Quraychites, tribu dominante à La Mecque au temps de Mahomet. Après s'être opposés à ce dernier, ils l'avaient rejoint au dernier moment.

Les Omeyyades étaient liés avec le troisième calife, Uthman. Lorsque ce dernier fut assassiné par des opposants qui portèrent au pouvoir Ali, cousin et gendre de Mahomet, tous ceux qui étaient liés à Uthman crièrent vengeance, surtout l'omeyyade Mu`âwîya, qui était alors gouverneur de Syrie. Suite à quelques combats, Ali fut écarté du pouvoir par un arbitrage, et Muawiya fut proclamé calife par les Syriens (661). Seuls les chiites reconnaissent la légitimité d'Ali. Ce dernier ayant été assassiné la même année par les kharidjites, ses anciens partisans, plus rien ne s'opposa ensuite au règne des califes omeyyades.

Cependant, à partir des années 680, une série de troubles internes faillit mettre fin à cette dynastie, mais elle réussit toujours à reprendre le dessus :

En 680, à la mort de Muawiya, les notables de la ville surtout chiite de Koufa, en Mésopotamie, voulurent mettre sur le trône Husayn, second fils d'Ali. Ils furent écrasés à Kerbala par une armée omeyyade. En 683, un notable quraychite, Abd Allah ben az-Zubayr, souleva en Arabie les deux villes saintes de La Mecque et Médine, et étendit son pouvoir jusqu'à Basra (Bassora), en Irak. En même temps éclatait à Kufa une révolte organisée par Mukhtar au nom d'un des fils d'Ali. Qui plus est , divers groupes kharidjites suscitaient des désordres en Arabie méridionale, en Iran central et en Haute Mésopotamie.

Heureusement pour les Omeyyades, les divers groupes insurgés n'avaient aucune union entre eux. Les Kharidjites ne s'étendirent pas hors des déserts ; Abd Allah fut vaincu par le calife Abd al-Malik, alors que Mukhtar était écrasé par le frère d'Abd Allah, qui gouvernait Basra.
Les adversaires du régime l'accusaient d'impiété pour diverses raisons :

Il est vrai que les Omeyyades ont longtemps préféré faire payer aux non-musulmans des impôts (capitation et impôt foncier) plutôt que de les convertir. Cependant les successeurs d'`Abd al-Malik choisirent une solution plus souple : on encouragea les conversions, et pour les convertis la capitation fut remplacée par l'aumône légale du croyant; mais l'impôt foncier fut maintenu sur leurs terres (sous prétexte que celles-ci n'étaient pas converties).

Les Omeyyades furent ensuite détrônés en 750 par les Abbassides, qui fondèrent leur propre dynastie. Presque l'ensemble des membres de la famille furent massacrés, mais le prince `Abd ar-Rahman Ier, réussit à s'enfuir, à gagner l'Espagne ainsi qu'à y établir une nouvelle dynastie à Cordoue. L'émir `Abd al-Rahman III prit le titre de calife en 929, affirmant ainsi la complète indépendance de Cordoue.

Les Abbassides (750-1258)

Article détaillé : Abbassides.

La nouvelle dynastie abbasside a conservé la fonction de calife jusqu'au XVIe siècle, mais ces califes n'ont exercé la réalité du pouvoir que durant certaines périodes limitées.

Apogée et déclin (750-945)

Les commencements du règne abbasside furent marqués par une réforme de l'empire prenant mieux en compte les populations non arabes et non musulmanes. Ce fut aussi une époque de développement urbain, symbolisé par la nouvelle capitale, Bagdad, fondée par Al-Mansûr en 762. Cependant, le pouvoir fut rapidement déstabilisé, surtout par la forte présence de mercenaires turcs dans l'armée et dans la garde du calife. Les tensions génèrées par cette situation amenèrent les califes à déplacer la capitale à Samarra entre 836 et 883.

D'autre part, dès le IXe siècle, l'autorité du calife s'estompa à la périphérie de l'empire. La Tunisie et la Tripolitaine prirent leur autonomie sous la conduite des Aghlabides, l'Égypte sous celle des Toulounides. la Transoxiane et le Khorasan se trouvèrent successivement sous la domination des Tahirides, des Saffarides puis des Samanides.

Le pouvoir abbasside acheva de s'affaiblir avec la fondation du califat schismatique fatimide, mais en particulier, en matière de politique interne, avec l'importance croissante des vizirs et des émirs turcs. En 936 est créée la fonction de grand émir dont le pouvoir est particulièrement étendu, tant dans le domaine militaire que dans les finances.

Le califat sous tutelle (945-1180)

Après s'être réduit progressivement, le statut du calife ne fut plus que celui, symbolique, de «commandeur des croyants», et la réalité du pouvoir politique fut assurée par des dynasties non arabes.

Les Bouyides (945-1055)

Article détaillé : Bouyides.

La famille des Bouyides, d'origine iranienne, s'empara en 945 de la fonction de grand émir et domina principalement l'Irak et l'Iran.

Les Seldjoukides (1055-1180)

Article détaillé : Seldjoukides.

Au début du XIe siècle, la tribu turque des Oghouzes, dominée par le clan des Seldjoukides, envahit les provinces orientales de l'empire arabe puis l'Iran. En 1055, leur chef Tuğrul Bey prit Bagdad et se fit reconnaître comme sultan. Son ambition affichée était de réinstaurer la légitimité d'un pouvoir sunnite face aux Bouyides chiites et au califat fatimide qui avait progressé vers l'Égypte puis jusqu'en Syrie et au Hedjaz, et de reprendre possession au nom du calife les villes saintes de La Mecque, de Médine et de Jérusalem.

De fait, le pouvoir seldjoukide s'empara de la Syrie (mais les Croisés prirent Jérusalem en 1099) et l'Asie mineure. Mais rapidement des rivalités se firent jour entre les différents clans turcs et le pouvoir des sultans diminua.

Le renouveau du pouvoir califien (1180-1258)

Le déclin des sultans seldjoukides permit au calife An-Nasir de restaurer son autorité sur l'Irak. Mais l'invasion mongole de 1258-1260 et l'exécution d'Al-Musta'sim mirent un terme définitif au pouvoir abbasside.

Le sultanat mamelouk (1261-1517)

Article détaillé : Mamelouk.

Al-Mustansir, un membre de la famille abbasside, se réfugia en ÉgypteSaladin avait détruit la dynastie fatimide en 1171 et que dirigeaient les Mamelouks depuis 1250. Le sultan mamelouk Baybars fit reconnaître Al-Mustansir comme calife pour légitimer son autorité politique. Mais, de fait, la lignée de calife qui subsista sous le sultanat mamelouk n'avait plus la moindre parcelle de pouvoir et possédait un titre purement honorifique. En 1517, le sultan ottoman Selim Ier conquit l'Égypte, mettant fin au sultanat mamelouk et , du même coup, au califat abbasside.

L'institution califienne ottomane (1517-1924)

Article détaillé : Empire ottoman.

Une tradition tardive rapporte que Selim Ier a voulu perpétuer l'institution suprême de l'islam en assumant à son tour le titre de calife[1]. Ce fait est invérifiable et beaucoup mis en doute par les historiens arabes, mais les sultans ottomans furent en effet reconnus comme porteurs de cette dignité. On peut en voir une illustration dans le soin que Mustafa Kemal Atatürk prit d'abolir officiellement l'institution du califat le 3 mars 1924, deux ans après celle du sultanat. Le dernier et 101e calife (en partant d'Abu Bakr) de la maison ottomane se nomme Abdul-Medjid. Il est mort en exil à Paris, en 1944, et fut enterré dans la ville sainte de l'islam, Médine, en Arabie Saoudite.

Vers un nouveau califat ? (1924-)

Le chérif de la Mecque Hussein Al-Rachid (aïeul de la dynastie régnant aujourd'hui en Jordanie), allié des Britanniques durant la Première Guerre mondiale entreprit alors de restaurer la fonction à son profit, mais il échoua devant la montée en puissance d'Abdel Aziz ibn Saoud.

Aujourd'hui, certains mouvements panislamique de l'islam politique, tels le Hizb ut-Tahrir ou les frères musulmans, possèdent dans leur programme politique la volonté de la restauration du califat.

Cependant, depuis 1924, plus aucun calife ne dirige le monde musulman. Cela n'était pas arrivé depuis 632 à la mort de Mahomet.

Notes et références

  1. (en) Clifford Edmund Bosworth, op.  cit. , «The caliphs in Cairo 659-923/1261-1517», p.  9, Janine & Dominique Sourdel, op.  cit. , «Abbassides, 749-1517», p.  11 et Janine & Dominique Sourdel, op.  cit. , «Califat», p.  181 qui précise que le titre officiel de calife et de commandeur des croyants n'a jamais été pris par les Ottomans. C'est la constitution ottomane de 1876 qui prévoit que «le sultan comme calife est le protecteur de la religion musulmane.»

Annexes


Titres musulmans
• Bey / Beg • Calife • Châh / Shah • Émir • Hadjib • Malik • Nâ'ib • Nizâm • Pervane • Padishah • Sultan • Vizir •

Bibliographie

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 08/05/2010.
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