Sharia Jamaat

Sharia Jamaat est une organisation islamiste et séparatiste armée, implantée au sein de la République du Daguestan et responsable de nombreuses attaques contre les forces fédérales de sécurité russes au Nord du Caucase. Depuis la création de l'Émirat du Caucase par l'ex-président de la République non reconnue d'Itchkérie, Dokou Oumarov, le 31 septembre 2007, Sharia Jamaat représente l'une des branches du Front Caucasien au Daguestan.

Histoire

Sharia Jamaat est fondée en 2002 par Rasul Makasharipov pour succéder au groupe Dzhennet, décimé par les autorités fédérales. La majorité de ses membres sont des locaux ayant fait leurs armes lors de la Deuxième guerre de Tchétchénie (1999-2000). Ses militants attaquent les intérêts russes implantés dans la région pour créer un Etat indépendant régi par la Charia^[1]. Ses principales cibles sont les hommes politiques et les forces de sécurité pro-russes.

Entre 2001 et 2004, plus de 18 attaques dont plusieurs attentats à la bombe sont recensées, entraînant la mort de 4 officiels, dont le ministre des affaires ethniques, de l'information et des relations extérieures, Magomedsalikh Gusayev, en août 2003 ^[2].

En 2005, Sharia Jamaat devient une branche du Front Caucasien, créé par le président de la République d'Itchkérie, Abdoul-Khalim Saïdoullaïev^[3]. Le 20 mai, Zagir Arukhov, nouveau ministre des affaires ethniques est assassiné. Le 28 juin, l'un des plus importants journalistes locaux, Magomed-Zagid Varisov, est abattu. Le 6 juillet, Rasul Makasharipov, leader du mouvement, est tué au cours d'une violente altercation avec la police à Makhachkala, capitale de la République du Daguestan ^[4]. Il est remplacé par Gadji Melikov, tué en juillet 2006.

En septembre 2006, Rappani Khalilov succède à Melikov. Chef de guerre populaire, charismatique et sanguinaire, il est suspecté d'être le cerveau d'une attaque à la bombe perpétré au cours d'une parade militaire à Kaspiisk, le 9 mai 2002. L'attentat a causé la mort de plus de 40 personnes et fait 130 blessés^[5]. Sous sa direction, les attaques et les meurtres se poursuivent, avec surtout l'assassinat du chef de la police du Daguestan, Akhberdilav Akilov. Le 17 septembre 2007, Rappani Khalilov est abattu au cours d'une opération commando menée par le FSB dans la localité de Novy Soulak ^[6]. Son bras-droit, Nabi Nabiyev, un azerbaïdjanais, est aussi tué lors de l'assaut.

En octobre 2007, suite à l'abolition de la République d'Itchkérie et la proclamation de l'Émirat du Caucase, les membres de Sharia Jamaat prêtent allégeance à Dokou Oumarov, émir du nouvel Etat non reconnu internationalement. Le 1er octobre 2007, le député (naib) de Khalilov, Abdul Madjid, lui succède. Ce dernier cherche à regrouper les suivants de Khalilov ainsi qu'à superviser de nouvelles attaques. Le 17 août 2008 une attaque à la grenade est perpétrée contre la mosquée Abu Bakr, le plus grand édifice religieux de Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan. Le 8 septembre 2008, Abdul Madjid est abattu par les forces spéciales russes. Il est brièvement remplacé par Amir Muaz (Omar Sheikhulæv), tué le 5 février 2009 dans une banlieue de la capitale.

Le 6 avril 2009, il est remplacé par Umalat Magomedov, venant de Khassaviourt^[7].

Sous la direction du nouvel émir, le Daguestan connaît un regain de violences et d'assassinats.

Le 25 mai 2009, un imam, Akhmed Tagæv, est assassiné par balles à Makhachkala ^[8]. Il était réputé pour son rejet du wahhabisme et du essentielisme musulman.

Le 5 juin 2009, Adilguereï Magomedtaguirov, ministre de l'Intérieur, est assassiné dans la capitale tandis qu'il assistait à un mariage^[9]. Les rebelles revendiquent la responsabilité de l'attentat lors de la visite du président Dimitri Medvedev à Makhachkala le 10 juin.

Dans la nuit du 27 au 28 juillet 2009, un groupe de huit rebelles sont abattus par les forces de l'ordre du Daguestan tandis que ses membres tentaient d'infiltrer Makachkala en passant par la forêt^[10]. Leur chef, Omar Ramazanov, 24 ans, avait été tué dans la capitale le 12 juin 2009 avec son bras-droit, Makhmud Paizulæv^[11].

Le 30 août 2009, un chef islamiste connu sous le surnom de Docteur Muhammad et présenté comme un coordinateur d'Al-Qaida dans le Caucase pour le recrutement et l'entrée de combattants en provenance d'Azerbaïdjan, est tué avec un autre militant près de Kassaviourt^[12].

Le 31 décembre 2009, Umalat Magomedov est tué lors d'une opération du FSB menée à Khassaviourt.

Références

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