Attaque d'un vol DHL en 2003 à Bagdad

Le 22 novembre 2003, à Bagdad, un Airbus A300 B4-203F, avion cargo, indicatif OO-DLL, opérant pour DHL, est victime, à près de 10 000 pieds d'un tir de missile opéré par des islamistes.



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Accident et incident aériens - 2003 - Événement de la Guerre en Irak - Attentat islamiste - Terrorisme islamiste - Violence politique islamiste - Islamisme

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  • ... Aucun autre équipage d'avion n'avait jusque là réussi une telle manœuvre même si... après une panne identique d'hydraulique mais l'avion s'écrasa sur la piste. Article détaillé : Attaque d'un vol DHL en 2003 à Bagdad.... (source : tabac-notaxe)
  • ... L'appareil sort de la piste ā l'atterrissage ā Little Rock.... 2 Le Tir aux pigeons (Fr), Attaque ā Bagdad (Can) DHL European... Le pilote maintient l'avion en vol pendant 32 minutes, ... L'équipage est attaqué et sérieusement blessé en vol par un de leurs collčgues sur le point d'ętre licencié.... (source : movizdb)
  • Les mesures actuelles sont davantage conçues pour rassurer équipages et ... les terroristes pourraient essayer d'éliminer l'équipage au cours du vol pour.... Puis, le 23 novembre 2003, un Airbus 300 cargo de DHL, qui venait de décoller de Bagdad à ... L'attaque d'avions civils, comme celle du 28 novembre 2003, ... (source : cf2r)
L'Airbus A300 de DHL après son atterrissage sans commandes hydrauliques

Le 22 novembre 2003, à Bagdad, un Airbus A300B4-203F, avion cargo, indicatif OO-DLL, opérant pour DHL, est victime, à près de 10 000 pieds d'un tir de missile opéré par des islamistes. Le tir provoque la perte des 3 dispositifs hydrauliques donnant la possibilité de le contrôle de l'avion. L'équipage décide alors de tenter de poser l'avion en ajustant individuellement la puissance des moteurs.

Destination et équipage

L'avion décolle à 6h30 UTC, de l'aéroport international de Bagdad, à destination de l'aéroport international de Bahreïn. L'équipage se compose de Éric Genotte, capitaine, Steve Michielsen, co-pilote, tous deux de nationalité belge, et de Mario Rafoil, mécanicien navigant, de nationalité écossaise. Tous sont des pilotes expérimentés. Sur ces destinations à risques, les équipages sont tous volontaires, et savent qu'en dessous de 10 000 pieds, ils peuvent craindre les tirs de missiles ennemis.

Le tir

Dégâts
Dégâts

Aux alentours de 9 000 pieds (soit à peu près 2 700 m), un missile sol-air SA-14, tiré par des islamistes, touche l'Airbus sur le bout de son aile gauche. Le missile endommage la structure de l'avion, perçant l'un des réservoirs de kérosène, provoquant une fuite qui s'enflamme rapidement. Le missile cause aussi une fente de 5 mètres sur le longeron arrière de l'aile, et perfore les 3 circuits hydrauliques. Ces circuits, au nombre de 3 pour pallier la panne éventuelle d'un (ou peut-être de deux) circuit (s), servent à commander l'avion. Ils permettent surtout de diriger l'appareil (gestion des ailerons, gouvernes de profondeur et de direction), de sortir les volets, mais aussi le train d'atterrissage.

À cause de la perte des circuits hydrauliques de contrôle, l'avion entame une courbe phugoïde, c'est-à-dire que l'avion entre dans un cycle où il monte, puis descend, puis remonte... Une fois ce cycle enclenché, et sans commandes de vol, il est particulièrement complexe de rétablir l'avion dans une configuration de vol stable.

Dès lors, l'équipage ignore la cause de la panne et qu'ils ont été la cible d'un missile, même si cette hypothèse est déjà dans la tête de chacun des membres. Des hélicoptères américains patrouillant dans le secteur confirment à l'équipage que l'aile gauche est en feu et dégage de la fumée.

Le capitaine Éric Genotte, se remémorant une émission sur le vol 232 d'United Airlines décide de tenter de poser l'avion, sans aucune commande de vol, en utilisant seulement la poussée des réacteurs, de façon symétrique (augmenter la poussée sert à monter, diminuer la poussée de descendre), ou de façon asymétrique pour tourner (l'avion tourne du côté opposé au moteur délivrant le plus de puissance). Après quelques minutes, le commandant parvient à maîtriser la courbe phugoïde, et l'avion adopte à nouveau une configuration de vol stable. Pour tout autant, la partie n'est pas gagnée. D'une part, l'aile gauche, énormément endommagée, traîne plus que l'aile droite, il faut par conséquent en permanence corriger l'assiette de l'avion, qui a tendance à partir à gauche.

Enfin, le commandant de bord, toujours en ne jouant que sur la puissance des moteurs, parvient à aligner l'avion avec la piste de l'aéroport de Bagdad, afin d'y effectuer l'atterrissage. À la demande du commandant, Mario Rafoil, le mécanicien naviguant effectue la sortie manuelle du train, par gravité (les trains sont normalement sortis grâce à la pression hydraulique). Cette action change l'aérodynamique de l'avion, qui se remet alors à monter, ainsi qu'à perdre rapidement de la vitesse. Horrifié, le capitaine remet légèrement de gaz pour conserver de la vitesse, mais l'avion refuse de récupérer une assiette correcte. Le commandant de bord décide alors de tenter le tout pour le tout, et de diminuer totalement les gaz, pour que le nez retombe. L'avion se rapproche dangereusement de la vitesse de décrochage, lorsque tout à coup, le nez retombe et l'avion reprend une assiette correcte. Une fois cette manœuvre effectuée, l'avion redevient contrôlable.

Approche

Lors de l'approche de la piste 33R, il devient clair que l'avion vole trop haut pour tenter un atterrissage dans ces conditions. Le co-pilote préférerait tenter une longue finale sur la piste 33L, mais le commandant de bord estime que l'aile gauche, qui brûle depuis plusieurs minutes, pourrait lâcher d'un moment à l'autre, et voudrait tenter l'atterrissage sur la 33R.

Après quelques secondes, le commandant se rend à l'évidence : l'avion arrive trop haut, trop vite, l'atterrissage sur la 33R est impossible ; il faut effectuer une longue finale sur la 33L. L'équipage s'éloigne alors, jusqu'à atteindre 12 miles du seuil de piste (20 km). Le commandant donne plus de puissance au réacteur gauche, ce qui incline l'avion sur la droite. Il effectue le virage de 180° pour s'aligner sur la piste 33L, puis remet l'avion en vol horizontal. L'approche se passe bien, cependant, comme c'était arrivé au vol UA232, arrivé à 400 pieds (120 m d'altitude), le vent latéral décale l'avion de l'axe de la piste. Le train droit touche la piste en premier, dégageant un nuage de fumée conséquent, suivi par le train gauche, puis par la roulette de nez. L'avion sort de piste, et s'immobilise dans l'espace entre la piste et le taxiway. Ce faisant, l'avion est entré dans une zone délimitée par des fils barbelés, qui ont déchiré plusieurs pneus mais aussi le toboggan d'évacuation gauche. L'ordre est par conséquent donné d'évacuer par le toboggan droit, intact. L'équipage constate par lui-même les dégâts, puis commença à se rendre vers la piste pour regagner les locaux de l'aéroport.

Terrain miné

Dès lors, après un atterrissage parfait, l'équipage se croit tiré d'affaire. Rapidement, les camions de pompiers, alors en alerte, arrivent sur les lieux. Un des pompiers leur annonce une mauvaise nouvelle : ils se trouvent au beau milieu d'une zone qui a été minée lors de l'invasion de l'Irak. Un camion de pompier se rend jusqu'à l'équipage, qui marche alors sur les traces de roue du camion de manière à éviter les mines.

Critiques et conséquences

L'accident eut un énorme retentissement dans la presse, car c'était la première fois dans l'histoire de l'aviation commerciale qu'un équipage effectuait un atterrissage sans hydraulique, et sans provoquer de dommages graves. Mario Rafoil, le plus âgé des trois membres de l'équipage, estima qu'il était temps pour lui de prendre sa retraite.

DHL fut critiqué pour n'avoir attribué aucune prime de risques aux équipages volontaires qui se rendaient dans les zones à risques. L'Airbus fut réparé puis vendu en 2005.

Une journaliste de Paris Match, Claudine Vernier-Palliez, mais aussi son photographe, furent aussi critiqués. En effet, ils ont assisté au lancement du missile qui a touché l'avion de DHL. Ils effectuaient alors un reportage sur les armes détenus par les islamistes. Le principal reproche qui leur fut fait était de n'avoir rien fait pour empêcher le terroriste de tirer le missile.

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